Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/347

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sa vie peut se prolonger plus ou moins, suivant le bonheur et le repos qu’elle trouvera ici-bas.

« — Condamnée ! répéta Ernest avec terreur. Quoi ! si jeune, il n’y aurait plus d’espérance ?

« — Aucune. Aussi devons-nous, autant que possible, embellir une vie si fragile ; et, j’ose l’exiger, Hortense, obtenez de votre amie qu’elle se joigne souvent à nous. »

Madame de Servière ne put ainsi se dispenser de presser Emma de descendre dès le lendemain pour le dîner de famille. Elle l’assura qu’il n’y aurait point d’étrangers.

« C’est donc, demanda madame de Verneuil, un parent à vous ou à M. de Servière qui habite votre hôtel ?

« — C’est le pupille de M. de Servière, répondit Hortense avec contrainte ; il recherche peu la société des femmes, et son caractère est plus sérieux que ne devrait le comporter son âge.

« — Il aime du moins beaucoup la musique, dit Emma avec simplicité. Souvent vous êtes au bal, il reste chez lui ; plusieurs fois, le soir, j’ai été au moment de cesser de pincer de la harpe, dans la crainte de le déranger de ses études, qui pouvaient être sérieuses. Mais il restait de longues heures appuyé sur sa fenêtre et semblait écouter.

« — Et vous n’étiez pas fâchée d’avoir un auditeur