Page:Collectif - Les textes de la politique française en matière ecclésiastique, 1909.djvu/46

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des prières publiques au début de chaque session parlementaire et à la rentrée des tribunaux ; supprimé les signes de deuil traditionnels à bord des navires, le Vendredi-Saint ; effacé du serment judiciaire ce qui en faisait le caractère religieux ; banni des tribunaux, des écoles, de l’armée, de la marine, de tous les établissements publics enfin, tout acte ou tout emblème qui pouvait d’une façon quelconque rappeler la religion. Ces mesures et d’autres encore, qui, peu à peu, séparaient de fait l’Église de l’État, n’étaient rien autre chose que des jalons placés dans le but d’arriver à la séparation complète et officielle : leurs promoteurs eux-mêmes n’ont pas hésité à le reconnaître hautement et maintes fois.

Pour écarter une calamité si grande, le Siège apostolique, au contraire, n’a absolument rien épargné. Pendant que, d’un côté, il ne se lassait pas d’avertir ceux qui étaient à la tête des affaires françaises, et qu’il les conjurait à plusieurs reprises de bien peser l’immensité des maux qu’amènerait infailliblement leur politique séparatiste, de l’autre, il multipliait vis-à-vis de la France les témoignages éclatants de sa condescendante affection.

Il avait le droit d’espérer ainsi, grâce aux liens de la reconnaissance, de pouvoir retenir ces politiques sur la pente et de les amener enfin à renoncer à leurs projets.

Mais attentions, bons efforts, offices tant de la