Page:Collectif - Les textes de la politique française en matière ecclésiastique, 1909.djvu/58

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pieds. Contrairement à toute justice, elle dépouille cette Église d’une grande partie d’un patrimoine qui lui appartient pourtant à des titres aussi multiples que sacrés ; elle supprime et annule toutes les fondations pieuses très légalement consacrées au culte divin ou à la prière pour les trépassés. Quant aux ressources que la libéralité catholique avait constituées pour le maintien des écoles chrétiennes ou pour le fonctionnement de différentes œuvres de bienfaisance cultuelles, elle les transfère à des établissements laïques où l'on chercherait vainement d’ordinaire le moindre vestige de religion. En quoi elle ne viole pas seulement les droits de l’Église, mais encore la volonté formelle et explicite des donateurs et des testateurs.

Il nous est extrêmement douloureux aussi qu’au mépris de tous les droits la loi déclare propriété de l’État, des départements ou des communes, tous les édifices ecclésiastiques antérieurs au Concordat. Et si la loi en concède l’usage indéfini et gratuit aux Associations cultuelles, elle entoure cette concession de tant et de telles réserves qu’en réalité elle laisse aux pouvoirs publics la liberté d’en disposer.

Nous avons, de plus, les craintes les plus véhémentes en ce qui concerne la sainteté de ces temples, asiles augustes de la majesté divine et lieux mille fois chers, à cause de leurs souvenirs, à la piété du peuple français. Car ils sont certainement en