Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 1 Vol 17, 1881.djvu/164

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La première expédition envoyée à Montréal (1642) était de quarante-cinq hommes dont un certain nombre paraît avoir été engagé en France à titre de soldats, ou tout au moins avec l’entente qu’ils seraient à la fois colons et militaires[1]. Cette année, dit le R. P. Martin, il y avait quinze soldats à Québec et coûtaient au trésor 12, 180 livres ; Trois-Rivières en avait soixante-et-dix, et Montréal autant[2]. Au mois d’août, lorsque M. de Montmagny alla fonder le fort Richelieu (Sorel) il avait avec lui des soldats au nombre desquels on cite le brave caporal Du Rocher[3].

1643, mai. Le soldat Pierre Caumont dit La Roche reçoit instruction[4] de monter jusqu’au lac Saint-Pierre avec une barque portant cinq matelots et quatre soldats pour protéger les canots de traite qui descendent du Haut-Canada. Quelques jours plus tard, M. de Montmagny conduit une patrouille dans la même direction et, à la fin d’août, il escorte les colons arrivés de France en destination de Montréal[5]. Un appel est fait à la régente, Anne d’Autriche, pour augmenter la force armée du Saint-Laurent. En moins de trois ans, la petite population française, (deux cent cinquante âmes au plus) de cette contrée avait eu occasion de se mesurer plusieurs fois contre les Iroquois et l’on peut dire que, à partir de cette époque, le mot colon signifie également soldat ou milicien.

1644. Eté. Un nommé de La Barre arrive de France à la tête « de nombre de gens, partie desquels était une compagnie de soixante soldats qui sont distribués dans différents postes. » La reine avait accordé cent mille francs pour l’entretien de cette troupe. Au mois d’août, M. de Montmagny étant allé aux Trois-Rivières tenir une assemblée des nations se fait accompagner par plusieurs de ces hommes, et lorsque les missionnaires partent de ce lieu, quelques jours plus tard, à la suite des Hurons, pour se rendre aux grands lacs, vingt-deux militaires leur servent d’escorte. Ceux-ci revinrent

  1. Belmont : Histoire du Canada, p. 2. Dollier de Casson : Histoire du Montréal, p. 20, 40.
  2. Vie du R. P. Jogues, p. 129.
  3. Ferland : Cours d’histoire, I. 320.
  4. Revue Canadienne, 1878, p. 15.
  5. Faillon : Histoire de la colonie française, II. 16, 20.