Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 1 Vol 17, 1881.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour faire entendre un jeu quelconque, l’organiste tire le bouton qui en porte l’inscription et les trous du registre venant correspondre perpendiculairement avec les ouvertures de la chape et celles des gravures, il lui suffira d’abaisser les touches du clavier pour ouvrir autant de soupapes et permettre au vent comprimé dans la laye d’envahir les gravures et de faire parler le jeu désiré.

Chaque clavier communique à un sommier distinct avec ses jeux, registre, abrégés, vergettes, etc.

Les jeux du clavier supérieur (récit) sont enfermés dans une boîte à paroi mobile, espèce de jalousie qu’une pédale dite d’expression peut ouvrir ou fermer à volonté.

Au clavier suivant (grand-orgue) correspondent les plus puissants de tous les jeux de l’orgue excédant en nombre ceux des autres sommiers.

Un instrument considérable compte un troisième clavier ; le positif, par lequel se font entendre les jeux les plus délicats par leur calibre et souvent aussi les plus faiblement embouchés.

Il est enfin un autre clavier placé au niveau du sol et destiné à être foulé par les pieds de l’organiste. C’est le pédalier dont les touches font résonner, aussi sur un sommier spécial, les jeux les plus graves, et communiquent en outre avec les basses des claviers manuels au moyen de faux registre ou tirasses.

Les tuyaux se divisent en deux catégories : les tuyaux à bouches, dont on peut voir un certain nombre en montre sur la façade de l’orgue, et les tuyaux à anches.

Dans les premiers, le vent s’échappe par une étroite ouverture pratiquée près de la base du tuyau, et venant se diviser sur une lame ou lèvre supérieure appelée biseau, met en vibration les molécules de la colonne d’air contenue dans la partie supérieure. La colonne d’air est ici, pour ainsi dire, la matière du son auquel le tuyau lui-même ne participe que secondairement.

Dans les tuyaux à anches ce n’est plus la colonne d’air qui vibre et produit le son, mais une lame ou languette de cuivre à laquelle le vent imprime des battements rapides.

La clarinette en usage dans l’orchestre nous donne une idée assez juste du mécanisme de l’anche.