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Voilà autant de causes de détériorations démontrant la nécessité de réparations fréquentes, si l’on ne veut en fin de compte ruiner les finances d’une fabrique, en l’obligeant à une restauration complète, ou à l’achat d’un autre instrument.

Cet entretien sera à la charge d’un facteur d’expérience et de l’organiste. Ce dernier devra se rendre compétent à faire certaines réparations faciles et d’urgence, comme une vergette qui se brise, un tirant de registre qui se détache, une soupape restée entr’ouverte, une touche à régler, etc. Mais les réparations plus importantes ainsi que l’accord général de l’orgue seront confiées de préférence au facteur, lequel pourra être appelé à le faire deux fois l’année aux principaux changements de saison.

Il importe durant cet accord d’entretenir dans l’église à peu près la température du dimanche, autrement, les jeux accordés au froid pendant la semaine redeviendraient faux ce jour-là. Pour la même raison l’organiste doit, en quittant ses claviers, laisser le récit ouvert afin d’y conserver la température du reste de l’orgue.

Comme les jeux à anches exigent un accord plus fréquent, l’organiste devra se rendre, sous la direction du facteur, capable de les accorder ; mais s’il entreprenait de lui-même d’accorder un tuyau à bouche plus faux que les autres, il se servira de l’accordoir et se gardera bien de toucher à son harmonie, de le rogner ou de le fendre, il le gâterait infailliblement.

Il faut une grande expérience pour se permettre une opération de ce genre bien rarement faite par le facteur lui-même, quand une fois ses jeux ont été mis en ton.

Enfin, pour tous les détails relatifs à l’entretien de l’orgue par l’organiste, je renvoie ce dernier à l’excellent livre plusieurs fois cité dans le cours de cette causerie.[1] Il trouvera dans ce livre les moyens de procéder avec une sage prudence et à bon escient.


R. O. Pelletier.


(À suivre).





  1. L’abbé Regnier « l’Orgue » Étude soixante-quatorzième ; extrait de Don Bédos.