Page:Collection de précis historiques et mélanges religieux, littéraires et scientifiques, année XII, 1863.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le patriarche Basile, accompagné d’un nombreux clergé et d’une multitude innombrable de fidèles. Le roi, avec sa suite, s’avança à pied, à quatre stades de la ville[1], au-devant de sainte Parascève ; et lorsque les saintes reliques furent découvertes, il les baisa, le premier de tous, avec une effusion de piété qui toucha les cœurs. On plaça le corps de la sainte dans la basilique de la ville. Elle y reposait encore à l’époque où le patriarche Euthyme traçait ces lignes, et elle ne cessait d’accorder des guérisons de toute nature à quiconque accourait avec amour et confiance à sa tombe révérée. Plus tard, échappé comme par miracle au fanatisme musulman, le dépôt sacré fut cédé, d’abord au gospodar de la Moldo-Valachie, puis, bientôt après, à la reine de la Serbie, Angélina, qui le transporta à Belgrade, d’où il fut envoyé à Constantinople ; et enfin, en 1641, donné par le patriarche Parthenius au gospodar moldave, Basile Lupulo, et placé dans la cathédrale de Yassy, où on le conserva jusqu’à nos jours. Malgré ces déplacements multipliés, malgré le séjour si prolongé de la vierge d’Epivati au milieu des Moldo-Valaques, le nom de sainte Parascève n’a jamais cessé de vivre au sein de la nation bulgare, qui la vénère comme sa patronne et la compte au nombre de ses gloires les plus pures.


j. martinof, s. j.
  1. 2,400 pas.