Aller au contenu

Page:Collection des anciens alchimistes grecs - L1, 1887.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
MÉDECINS ASTROLOGUES

Quant aux bases et procédés de calcul, il est inutile de nous y arrêter.

Les personnes qui s’y intéresseraient trouveront sur ce point des renseignements très intéressants dans une notice publiée par M. Paul Tannery : Sur des fragments d’Onomatomancie arithmétique (Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, t. XXXI, 2e partie, 1885). Il y montre l’origine de la preuve par neuf, d’après un passage fort curieux des Philosophumena, où l’on enseigne à prendre le résidu par 9 ou par 7 de la valeur numérique des lettres du nom propre, en diversifiant le procédé de calcul suivant des conventions arbitraires. On calculait ainsi, d’après les nombres des noms propres : soit la vie d’un malade ; soit le succès d’un combat entre deux guerriers ; soit le résultat de diverses autres alternatives relatives au vol, au mariage, aux voyages, à la survivance, etc. Ce mode de divination était attribué à Pythagore.

M. P. Tannery donne, d’après les manuscrits 2009, 2256, 2419 et 2426 de la Bibliothèque nationale, une prétendue lettre de Pythagore à Telaugès (ou à Laïs, ou à Hélias, suivant les manuscrits), avec table divinatoire annexée, table fondée sur de pures combinaisons numériques[1], sans données astrologiques proprement dites. Plus loin, il présente le texte et la traduction des deux petits tableaux dont je vais parler.

En effet, au folio 33 du manuscrit 2419 se trouvent deux tableaux qui ressemblent beaucoup plus que les précédents à la sphère de Démocrite et à l’instrument d’Hermès. Le premier, sous la rubrique φῆρος δόκιμος… (calcul éprouvé…), consiste en trois lignes, renfermant chacune douze nombres horizontaux de 1 à 36, par tranches verticales. Vis-à-vis la première ligne : ζωή (vie) ; vis-à-vis la seconde : état moyen (μέσα) ; vis-à-vis la troisième ligne : θάνατος (mort).

Voici le résumé du texte :

« Calcule le jour où le malade s’est alité, où l’enfant est né, où le fugitif a disparu, où l’on s’est embarqué, enfin opère pour tout ce que tu désires ; comptes aussi depuis le 18 mai[2] Jusqu’au jour donné, et du nombre obtenu

  1. « Calcule le nom du malade et le jour de son alitement. Si le nom du malade l’emporte, il vivra ; si c’est le jour de l’alitement qui l’emporte, il mourra, etc. ».
  2. Époque de l’entrée du soleil dans