Aller au contenu

Page:Collection des anciens alchimistes grecs - L1, 1887.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
NOTATIONS ALCHIMIQUES

des vieux textes alchimiques, qui remontent jusqu’au temps de l’Égypte romaine et des Antonins, résulte souvent du peu d’intelligence que nous avons de ces notations.

Elles sont cependant nécessaires à connaître, pour ceux qui veulent faire des recherches sur les doctrines et les pratiques de la Chimie, de la Médecine, de la Pharmacie, de la Métallurgie et de la Minéralogie, dans l’antiquité et au moyen âge. C’est ce qui m’a engagé à les reproduire ici.

Un seul auteur jusqu’à présent a essayé de les figurer : c’est le savant Du Cange, au xviie siècle, dans son Glossaire du grec au moyen âge. Mais cette publication est très incomplète, très négligée et très incorrecte. Il n’était pas facile d’ailleurs de transcrire ces signes avec une précision parfaite, à une époque où les procédés fondés sur la photographie n’étaient pas connus. En outre, le plus vieux et le plus beau manuscrit qui existe, celui de Saint-Marc, à Venise fin du xe ou commencement du xie siècle, ne paraît pas avoir été connu de Du Cange.

Ayant eu occasion depuis quelques années d’étudier d’une manière approfondie les textes manuscrits des alchimistes grecs, pour la composition de mon ouvrage sur « les Origines de l’Alchimie », j’ai fait reproduire en photogravure les symboles des manuscrits, en prenant comme types ceux du manuscrit de Saint-Marc (xie siècle) et ceux du manuscrit no 2327, le plus complet qui existe à la Bibliothèque nationale de Paris, lequel a été copié en 1478.

Ces symboles, de même que ceux de la Chimie actuelle, sont placés en tête des manuscrits. Ils ont été construits suivant deux règles différentes : l’une applicable aux métaux et à leurs dérivés, l’autre aux substances minérales et aux produits de matière médicale, ainsi qu’à certains mots d’usage courant.

Les symboles des métaux sont purement figuratifs : ce sont les mêmes que ceux des planètes, auxquelles les métaux étaient respectivement dédiés par les Babyloniens ; c’est-à-dire des astres sous l’influence desquels les métaux étaient supposés produits dans le sein de la Terre (voir p. 78). Parmi ces symboles, ceux du Soleil et de la Lune (or et argent) figurent déjà dans les papyrus de Leide, qui remontent au iiie siècle de notre ère (voir p. 25 et 47).

J’ai reproduit sur ce point les opinions de Proclus, du Scoliaste de Pin-