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Page:Collin - Sisyphe et le Juif errant, 1914.djvu/22

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LE JUIF.

Tais-toi ou je frappe.

LE FAUNE.

Frappe ! Tu ne toucheras que le vent et la pierre. Si tu as comme moi les pieds tordus, tu ne pourras cependant pour m’atteindre sauter les taillis. Mais plutôt abaisse ton bâton et remercie les dieux si ces pieds te portent jusqu’à la plaine, sans te jeter dans les torrents.

mmLe Juif ramène son manteau sur sa poitrine, pendant que le Faune ricane ; puis, il veut redescendre. Mais il s’arrête, il écoute les gémissements de celui qui monte. Il revient sur ses pas et va se pencher au fond sur l’abîme.