Page:Collin - Sisyphe et le Juif errant, 1914.djvu/39

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Ta fortune est faite, heureux Sisyphe, tu seras le grand géant fabuleux et pour que tu soulèves un caillou, les hommes te jetteront des pièces d’or dont tu nourriras de beaux vices.

Ta fortune est faite et tu feras la mienne, car tu leur diras, aux hommes, que ton rocher est ici sous la garde du Juif errant arrivé au but. J’ai hâte, en effet, d’emplir de plus de cinq sous ma bourse maudite.

Je raconterai nos malheurs ; ton petit faune m’accompagnera.

Je chanterai et mes voyages et tes efforts. Je chanterai notre longue torture, car rien n’est plus cher à la foule que ce qui déchire le cœur des héros.

SISYPHE.

Tu es donc poète ?