Page:Collin - Sisyphe et le Juif errant, 1914.djvu/41

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Hier encore, je ne la voyais que dans l’instant compris entre deux pas, et ainsi elle se renouvelait sans cesse, avec les coups de mes talons sur la terre et sur l’eau.

Ah ! Sisyphe, quels souvenirs vont se déplier en moi et quels chants et quels récits sortiront de ma bouche !

Car j’ai passé toutes les mers et tous les continents, à toutes les saisons.

SISYPHE.

Tu as vu la mer et ses vaisseaux ailés ?

LE JUIF.

Toutes les mers ! J’entrais dans les lames écumantes des plages et mes pieds se posaient sur les bosses de l’eau qui