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TRENTE POÉSIES RUSSES


Tout se taisait hormis — la chanson des oiseaux
Folâtres, dans leurs nids cachés sous la ramure,
Ou de la source vive, à travers les roseaux
Promenant la gaité de son joli murmure.

Souriante et songeuse, assise auprès de moi,
Oui, tout près ! — tu tenais tes paupières baissées,
Pendant que j’essayais, le cœur rempli d’émoi,
De te dire tout bas mes plus chères pensées.

Ô jeunesse ! ô printemps ! ô soleil radieux !
Ô rayonnant espoir ! délicieuse ivresse !…
En te voyant si belle et pure, de mes yeux,
Malgré moi, s’échappaient des larmes… Ô jeunesse !

Ô printemps ! ô matin ! Aurore des beaux jours !
Promesse d’avenir ! mystères ! rêves ! charmes !
Premier enchantement des naissantes amours !
Ô bienheureuse joie !… Ô bienheureuses larmes !…