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J’ÉTAIS UNE HERBE AUX CHAMPS…


Oui, voilà bien, vraiment,
La triste destinée
À laquelle ici-bas le sort m’a condamnée !
Hélas ! hélas ! tout n’est que peine et que tourment !





Le cœur insoucieux, j’étais la jeune fille
Heureuse, et de sa joie emplissant la maison ;
Abritant mon bonheur au foyer de famille,
Je n’avais pas rêvé de plus vaste horizon.

Mon injuste marâtre ordonne que je suive
Un morose vieillard qui devient mon époux.
Loin des miens, loin de tout ce qui m’était si doux,
Et sans amour, il faut désormais que je vive !