Page:Collin - Trente poésies russes, 1894.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
TRENTE POÉSIES RUSSES

Et pendant qu’elle lit, on voit sur vos visages
Rayonner un éclair de curiosité ;
Parfois même elle doit, aux plus jolis passages,
S’interrompre, tant est bruyante la gaîté !
 
Mais voici la lecture à présent terminée.
« Petits enfants, il faut aller faire dodo !
— Oh ! non, non ! L’heure n’est pas encore sonnée ;
Oh ! maman, voulez-vous nous jouer du piano ?

— Il est vraiment trop tard, mes chéris, il me semble
Que vous avez besoin, tous, de vous reposer. »
Mais les mignons tyrans de protester ensemble,
Et d’un ton si câlin ! Comment leur refuser ?
 
Donc le joyeux tapage enfantin recommence ;
Car chacun au concert prend part à sa façon.
Le rythme peu à peu s’accélère et la danse
D’elle-même se vient mêler à la chanson.