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Page:Collin - Trente poésies russes, 1894.djvu/89

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CHANSON DE LA BOHÉMIENNE



Notre bûcher mourant dans l’ombre jette à peine
Un rayon impuissant à percer les brouillards ;
Nous pouvons, dans la nuit qui s’étend sur la plaine,
Nous faire nos adieux sans craindre les regards.

Car je serai bien loin, oui, bien loin, quand l’aurore
Reviendra resplendir au firmament, demain.
Où s’en va ma tribu, je la suis ; et j’ignore,
En la suivant toujours, le but et le chemin.