Page:Collin de Plancy - Dictionnaire feodal-T1.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
288
HOM

On remarque, dans la coutume de Berry[1], et dans quelques autres, que lorsque le vassal ne trouvait pas en son manoir le seigneur à qui il allait rendre hommage, ce vassal était obligé de faire son devoir, en présence de témoins, à genoux derrière le principal guichet, en baisant bien humblement les verroux, à l’exemple de Prusias, roi de Bithynie, qui baisa le seuil de la porte, en entrant au sénat de Rome. La Place ajoute qu’on ne doit pas regarder cette forme d’hommage comme honteuse et déshonnête.

— Le baron de la Roche recevait l’hommage de l’un de ses vassaux, avec des usages si indécens, qu’on ne se permettra pas d’en donner le détail ; on se contentera de dire que cet hommage devait se rendre devant une grande foule assemblée, et que celui qui le rendait était obligé d’être absolument nu, avec un oiseau sur le poing. — Un seigneur allemand, des environs de Brême, se faisait également rendre hommage par un homme nu ; et il obligeait cet homme à faire vingt-cinq pas à quatre pattes, avant de jurer… Dans plusieurs provinces de la Moscovie, des femmes même ont rendu hom-

  1. Titre des fiefs, art. 3, etc.