Page:Collin de Plancy - Histoire des vampires.djvu/29

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d’un spectre hideux, d’un fantôme effroyable, ils lui disaient d’un ton lugubre et mal assuré : » Spectre ! tu t’es levé de ton tombeau ; est-ce pour venir avec nous, pour boire et manger comme nous ? »

» Quand ce festin barbare était fini, qu’on croyait l’ombre satisfaite, qu’il n’y avait plus de malheureux à immoler, et que les convives peut-être sentaient au fond du cœur le tourment du remords, ils quittaient brusquement la table, et conjuraient le fantôme, que leur imagination échauffée leur montrait comme s’il eût été présent, de se retirer, et surtout de ne pas nuire à ses amis…

» Ces mêmes cruautés, ces mêmes cérémonies étaient religieusement observées par les sauvages de l’Amérique.