Page:Collin de Plancy - Histoire des vampires.djvu/81

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Les loups-garoux n’étaient pas les seuls en ces bons temps qui mangeassent de la chair fraîche. Sans parler des ogres, que l’on redoute

    muns, dans des temps où le peuple était plongé dans des misères que nous soupçonnons à peine. Des travaux excessifs et la faim amenaient la mélancolie noire. Les prêtres et les moines, qui ne pouvaient autrement retenir le malheureux dans ses devoirs trop pénibles envers tous ses nombreux tyrans, attestaient toutes les histoires de spectres, de sorciers, de loups-garoux. Le paysan, dont le cerveau était troublé, les organes affaiblis, devenait loup-garou, et courait les champs. Peut-être espérait-il moins de maux avec le diable qu’avec ses maîtres. Quoiqu’on sût bien qu’il n’était pas loup, on le brûlait pour la gloire de la religion, etc. Aussi les malheureux craignaient les moines et haïssaient Dieu.