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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/104

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alliez combattre Raoul. Et quand la mort vous eut privé de celle que vous adoriez, ma mère m’ordonna de prendre sa figure. Je le fis, et je fus aimée, ou plutôt Léontine fut aimée en moi. Je n’en suis point jalouse. Elle méritait votre tendresse. Mais peut-être n’en suis-je point indigne ?... Le secret est dévoilé : voyez-moi donc telle que je suis !... » Et elle reprit cette figure adorable et cette beauté éblouissante qui avait si fort agité Robert dans la tour. Mais le chevalier, frappé de ce qu’il venait d’entendre, et dans une espèce de délire, sortit promptement, s’élança dans sa chambre et s’y donna la mort. Le coup fatal, dont nul ne put deviner les motifs, ramena les jours de deuil, et la douleur fut au comble, quand on apprit qu’instruite de la mort de Robert, son épouse était morte à ses côtés, en révélant qui elle était. .