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GABRIELLE DE PROVENCE.

Un peu avant la première croisade, la Provence florissait sous les lois d’un souverain aussi juste que brave. Il avait rempli l’Europe du bruit de sa gloire, et ses cheveux blanchissans couvraient encore une vigueur et un courage qui le faisaient respecter de tous ses voisins. Maintenant en paix, il ne s’occupait que du bonheur de ses peuples et donnait tous les mois des fêtes, où s’exerçaient les plus vaillans chevaliers et où brillaient les plus belles dames de cette charmante contrée.

La fille du comte de Provence, l’aimable Gabrielle, en faisait les honneurs. Gabrielle, à la fleur de l’âge, était belle comme la naissante aurore : de longs cheveux châtains, flottant en