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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/21

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jetait la pensée avec horreur. Après tout, se dit-il un jour, si je pouvais le revoir, et qu’il voulût mettre d’autres conditions... Mais, non ; il aime particulièrement les petits enfans... » On sent bien que Mullin ne les faisait pas pour la barbe du diable. Ses réflexions revinrent bien plus amères, quand ce fut au mois de juillet, et qu’il fallut songer à placer les récoltes. En se promenant, il retourna machinalement au lieu où le diable lui était apparu la première fois. Il était presque nuit. Il s’assit sur le gazon, et poussa trois gros soupirs ; alors il entendit un léger bruit, se retourna, et vit l’homme noir. « Eh bien ! lui dit celui-ci, n’es-tu pas décidé ? Tu as cinq enfans, que feras-tu du sixième, si les autres et leur mère meurent de faim ? Que crains-tu d’ailleurs en me le confiant ? j’en prendrai soin, et tu seras riche.... »