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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/60

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se créait un fantôme, mais quand le voile fut ôté, il reconnut son amante qui s’avançait vers son lit lentement et les yeux baissés. « Dieu de bonté ! s’écria-t-il, n’est-ce point un songe ? Est-ce bien ma Julie que je revois.... » — Oui, c’est moi, lui dit-elle, c’est moi qui reviens du séjour des morts, pour t’ordonner de vivre et de respecter les jours que le ciel t’a donnés. — Hé ! puis-je vivre encore, reprit Alphonse, quand vous ne vivez plus. — Oui, tu le dois ; n’imite point mon criminel attentat ; vis pour apaiser le ciel, pour expier ma faute ; c’est ton amante qui t’en conjure et qui implore tes prières. » Après avoir dit ces paroles, elle s’évanouit, et disparut aux yeux d’Alphonse qui, immobile et privé de l’usage de ses sens, était plus accablé que jamais.