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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/77

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chérissait ; et elle alla tous les jours se promener dans les lieux qui avaient plu à son amie, pour songer à elle à son aise. Un soir qu’elle se trouvait dans le petit bois où s’était élevé leur malheureuse querelle, comme les pensées qui l’occupaient ne lui avaient pas laissé voir que la nuit s’approchait à grands pas, elle aperçut à travers les arbres, à la faible lueur du jour presque éteint, une ombre vêtue de blanc, qui s’avançait vers elle : elle tressaillit, reconnut sa chère Cécile, voulut se jeter dans ses bras ; mais l’ombre se détournant lui dit : « Arrêt , Anastasie, je ne suis plus qu’une ombre, l’ombre de ton amie qui t’a offensée et qui vient te demander pardon. — Ah ! Cécile, s’écria Anastasie, il y a long-temps que je t’ai pardonné. — Dieu t’a entendue, ajouta l’ombre ; c’en est assez : que le ciel te bénise. »