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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T2.djvu/101

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Celui-ci adressa la parole au diable qui le renia pareillement, en lui reprochant qu’il faisait des exactions sur les dîmes. Un moine vint ensuite, qui avait manqué quelquefois à ses devoirs de chasteté, et qui entendit douloureusement révéler ses faiblesses. Tous ceux qui osèrent s’avancer se retirèrent tout honteux, parce que le diable avait toujours quelque chose de désagréable à leur dire ; de sorte qu’on désespérait presque de s’instruire du sort des deux hommes perdus, quand quelqu’un conseilla de faire venir un saint ermite qui vivait dans la retraite, à une demie-lieue de la ville, et menait depuis cinquante ans la vie la plus exemplaire. On l’alla chercher sur-le-champ, et dès qu’il fut en présence du diable : « Tu n’es pas encore parfait, lui dit-il, tu as volé une grappe de raisin,