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C’ÉTAIT ÉCRIT !

qu’on le surprît, parlant à l’un des habitants de la ferme évictée.

Une femme d’âge très respectable demande d’un accent anglais prononcé :

« Qu’y a-t-il pour votre service ?

M. Arthur Montjoie ?

— Il n’est pas ici, répondit-elle en essayant de refermer la porte.

— Attendez un moment, reprit Iris ; sans doute les années vous ont peu changée, mais il y a en vous quelque chose qui ne m’est pas complètement inconnu. Êtes-vous madame Lewson ? »

Après un signe affirmatif, la personne répliqua :

« Comment se fait-il alors, que vous soyez une étrangère pour moi ?

— Si vous êtes depuis longtemps au service de M. Arthur Montjoie, vous devez lui avoir entendu parler de miss Henley ? »

À ces mots, le visage de Mme Lewson s’illumine. Poussant un cri d’allégresse, elle ouvre la porte toute grande :

« Entrez ! miss, entrez ! Miséricorde ! je suis toute saisie de vous voir en cet endroit. Oui, j’étais, en effet, la servante chargée de surveiller vos jeux enfantins, lorsque vous et vos petits compagnons, MM. Arthur et Hugues, vous vous amusiez à jouer ensemble. »

En ce disant, les regards de la vieille femme se reposaient avec joie sur celle qui était naguère sa préférée. Miss Henley comprit l’expression de ce regard et tendit sa joue à baiser à la pauvre servante, dont les yeux se remplirent de larmes ; au demeurant, elle crut devoir s’excuser de ce mouvement d’attendrissement.

« Ah ! je me demande comment j’aurais pu oublier cet heureux temps, alors que vous vous en souvenez encore ! »

Une fois Iris entrée dans le parloir, le premier objet qui frappa ses regards fut sa lettre à Arthur Montjoie. Le cachet n’en n’avait pas été rompu.

« Dune, il est sûr et certain qu’il est parti ? demanda la jeune fille avec un sentiment de soulagement.