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Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/316

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Corner. Aujourd’hui qu’il est dans le Hamsphire, va-t-il donc faire une longue course en voiture, toujours à cause d’Anne, pour aller questionner mistress Catherick à Welmingham ?… »

Nous entrâmes tous au château. Comme nous traversions le vestibule, sir Percival sortit de la bibliothèque et vint à notre rencontre. Il avait l’air pressé, inquiet ; il était fort pâle ; mais, malgré tout, quand il nous adressa la parole, il y mit ses formes les plus courtoises.

— Je suis désolé, commença-t-il, d’avoir à vous quitter aujourd’hui… une longue course en est cause, une affaire que je ne puis remettre. Je serai revenu demain de bonne heure ; mais, avant de partir, j’aimerais assez à régler cette petite formalité dont je vous ai entretenus ce matin. Voulez-vous, Laura, passer dans la bibliothèque ? Cela ne vous prendra guère qu’une minute ou deux… Affaire de pure forme… Comtesse, puis-je aussi vous déranger. La comtesse et vous Fosco, m’êtes nécessaires pour légaliser une signature, — et rien de plus… Veuillez entrer, nous aurons bientôt fini !…

Tandis qu’ils défilaient l’un après l’autre, il tenait la porte ouverte ; puis, passant le dernier, il la referma doucement.

Je demeurai pendant la minute qui suivit, seule et debout, dans le vestibule ; mon cœur battait vite ; et j’avais l’esprit rempli d’anxiétés. Enfin, je m’acheminai vers l’escalier, et remontai lentement chez moi.


IV


« 17 juin. » — Juste au moment où ma main se posait sur le bouton de ma serrure, j’entendis la voix de sir Percival qui m’appelait au bas des degrés.

— J’ai à vous prier de redescendre, disait-il. C’est la faute de Fosco, miss Halcombe, et non la mienne. Il trouve je ne sais quelles absurdes objections à ce que sa