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Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/319

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ceux de son mari, lesquels lui avaient intimé l’ordre de quitter l’appartement.

— Inutile de vous retirer, dit sir Percival.

Le regard de madame Fosco alla chercher de nouveaux ordres ; quand elle les eut reçus, elle déclara qu’elle préférait nous laisser à nos affaires, et sortit d’un pas résolu. Le comte alluma une cigarette, retourna aux fleurs de la croisée, et se mit à souffler sur les feuilles de petits jets de fumée, fort inquiet, paraissait-il, de détruire ainsi les insectes dont elles pouvaient être chargées.

Sir Percival, pendant ce temps-là, ouvrit une armoire formant la base d’une des bibliothèques, et il en tira une longue feuille de parchemin, repliée à plusieurs fois sur elle-même, dans le sens de sa largeur. Il la plaça sur la table, ouvrit seulement le dernier pli et laissa sa main posée sur le reste. Ce dernier pli ne laissait voir qu’une bande de parchemin, vierge de toute écriture, et sur laquelle, en certains endroits, on avait collé quelques pains à cacheter. Toute la portion écrite de ce document légal demeurait cachée dans les plis que sa main empêchait de s’ouvrir. Laura et moi, nous nous regardâmes. Son visage était pâle, mais ne trahissait ni indécision ni crainte.

Sir Percival trempa une plume dans l’encre et la remit à sa femme.

— Signez là votre nom !… lui dit-il, lui montrant la place. Vous et Fosco, vous signerez ensuite, miss Halcombe, à côté de ces deux pains à cacheter. Approchez, Fosco ! on n’assiste pas à une signature en rêvassant à la fenêtre, et en asphyxiant les parasites des fleurs…

Le comte jeta de côté sa cigarette, et, les mains négligemment passées dans la ceinture rouge de sa blouse, les yeux attentivement fixés sur le visage de sir Percival, il vint nous rejoindre auprès de la table. Laura, qui était, la plume à la main, de l’autre côté de son mari, le regardait aussi fixement. Il était donc, entre eux, debout, la main toujours appuyée sur les plis du parchemin, et me regardant, moi qui lui faisais face, avec un tel mélange de soupçon sinistre et d’embarras, qu’il ressemblait à un