Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/630

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pleurs s’arrêtèrent soudainement, et, toujours assise devant moi, elle me regardait avec une véritable stupéfaction.

— Pour l’amour de Dieu, monsieur, dit-elle, que voulez-vous de mistress Catherick ?

— Le voici, mistress Clements, lui répondis-je ; je veux savoir le secret des entrevues particulières qu’elle avait jadis avec sir Percival Glyde. Dans ce que vous m’avez dit du passé de cette femme et des anciennes relations que cet homme a eues avec elle, il y a quelque chose de plus que vous ou aucun de vos voisins n’y avez jamais soupçonné. Entre eux deux, il y a un secret que personne ne connaît encore ; … et je vais trouver mistress Catherick avec la ferme résolution de le découvrir.

— Pensez-y à deux fois, monsieur ! dit mistress Clements qui, dans son émotion, se leva tout à coup et posa sa main sur mon bras. C’est là une femme à craindre ;… vous ne la connaissez pas comme je la connais. Pensez-y à deux fois !

— Votre conseil, mistress Clements, vous est dicté, j’en suis sûr, par un sentiment de bienveillance ; mais, quoi qu’il en puisse arriver, je suis résolu à voir cette femme…

Mistress Clements consulta ma physionomie avec inquiétude.

— Je vois bien que vous êtes décidé, dit-elle ensuite ; eh bien, monsieur, je vais vous donner l’adresse…

Je l’écrivis sous sa dictée dans mon agenda, et pris ensuite sa main pour lui dire adieu.

— Vous entendrez bientôt parler de moi, repris-je ; vous saurez tout ce que j’ai promis de vous révéler…

Mistress Clements poussa un soupir et secoua la tête d’un air de doute :

— L’avis d’une vieille femme peut quelquefois être bon à prendre, disait-elle. Pensez-y à deux fois avant de partir pour Welmingham…