Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/700

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produire, pour y être admis, que deux documents. L’un était un certificat de sa naissance, et l’autre un certificat du mariage de ses parents. Il se procura aisément le premier, il était né en pays étranger, et son acte de naissance y avait été régulièrement enregistré. Quant au second, il y avait difficulté ; — c’était cette difficulté qui l’avait amené au Vieux-Welmingham.

Au lieu de cela, sans une petite considération, il serait allé à Knowlesbury.

Mais c’était là que sa mère vivait quand le hasard la mit en relations avec l’homme qui allait devenir le père de notre gentleman. Elle y vivait sous son nom de fille, mais en réalité, c’était une femme mariée, mariée naguère en Irlande, où son époux, après l’avoir rendue victime des plus mauvais traitements, avait fini par l’abandonner pour s’expatrier avec une autre femme. Je vous livre ce fait sous bonne garantie, sir Félix en ayant parlé à son fils comme de l’unique motif qui l’eût empêché de se marier. Vous pouvez vous étonner que ce fils, sachant que la liaison de ses parents avait commencé à Knowlesbury, n’ait pas dirigé sa première campagne contre le registre paroissial de cette ville, où il était présumable que leur mariage avait eu lieu. La raison qui l’en empêcha fut que le pasteur en exercice à l’église de Knowlesbury dans le courant de l’année 1803 (où conformément à l’acte de naissance du gentleman, son père et sa mère avaient dû contracter mariage), se trouvait vivre encore au 1er janvier 1827, lorsque l’ingénieux héritier venait prendre possession du domaine. Cette circonstance inopportune le contraignit à étendre un peu le champ de ses opérations, et à pousser son entreprise de notre côté. Là n’existait aucun danger de ce genre, l’ancien pasteur de notre église étant mort depuis quelques années.

Le Vieux-Welmingham convenait d’ailleurs tout aussi bien que Knowlesbury à l’exécution de ce beau plan. Le père, en effet, n’avait pas voulu afficher dans cette dernière ville une intimité coupable, et avait amené la jeune femme, par lui séduite, dans un cottage situé sur la