Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/730

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j’avais à prendre une mesure de précaution, à remplir un devoir de reconnaissance, à résoudre une question encore douteuse.

La mesure de précaution se référait nécessairement au comte. Il était de la dernière importance de savoir si ses plans l’obligeaient à rester en Angleterre, autant vaut dire sous ma main. J’éclaircis ce doute par un moyen fort simple. Connaissant son adresse à St-John’s Wood, je pris des renseignements dans le voisinage, et m’étant procuré le nom de l’agent chargé de louer la maison meublée qu’il habitait, je m’informai si le numéro cinq dans Forest-Road devait, d’ici à peu, se trouver vacant. La réponse fut que le gentleman étranger résidant alors dans cette maison, avait renouvelé son bail pour un terme de six mois, et qu’il y resterait jusqu’à la fin de juin de l’année à venir : or, le mois de décembre commençait à peine. Je quittai l’agent, bien rassuré contre toute crainte actuelle de voir le comte m’échapper.

L’obligation que j’avais à remplir me ramena une fois encore chez mistress Clements. Je lui avais promis de revenir lui confier ces mêmes détails relatifs à la mort et à la sépulture d’Anne Catherick que, lors de notre première entrevue, j’avais dû lui faire. Vu le changement actuel des circonstances, rien ne s’opposait à ce que je misse la brave femme au courant de cette partie du complot qu’il était indispensable de lui révéler. Pour m’acquitter promptement de ma promesse, j’avais toutes les raisons que pouvaient me donner une sympathie véritable et une bienveillance amicale ; aussi, m’en acquittai-je en conscience, et avec tout le soin voulu. Je ne surchargerai point ces pages du récit de l’entrevue. Il sera mieux de dire que cet entretien même me remit en tête le problème qui restait à résoudre, savoir l’apparentage d’Anne Catherick du côté paternel.

Une multitude de considérations secondaires, se rattachant à ce sujet, — assez puériles en les prenant isolément, mais d’une importance frappante lorsqu’on venait à les grouper, — m’avaient amené, en dernière analyse, à une conclusion que je voulais vérifier. J’obtins de Ma-