Je me détournai, et j’allai vers la fenêtre ouverte ; les autres personnes ainsi que le sergent restèrent près du lit. « Il a eu une attaque ! entendis-je dire à l’hôte.
— Il est mort, répondit le sergent ; envoyez chercher le docteur le plus voisin, et faites venir la police. »
Le garçon de salle partit pour remplir ces deux missions. Le sergent semblait retenu près du lit par une sorte de fascination étrange. Les autres personnes demeurèrent là curieuses de savoir ce que le sergent Cuff allait faire.
Je me remis à la fenêtre ; l’instant d’après je me sentis tirer doucement par les basques de mon habit, et une petite voix murmura :
« Regardez donc, monsieur. »
Groseille avait pénétré dans la chambre. Ses yeux tremblaient dans leurs orbites, non de frayeur, mais de joie. Il avait fait une découverte pour son compte particulier.
« Regardez donc, monsieur, » répéta-t-il.
Et il me conduisait vers une table dans le coin de la chambre.
Sur cette table était posée, tout ouverte, une petite boîte en bois, vide, et à côté d’elle se voyait de la ouate comme il y en a dans les écrins. De l’autre côté se trouvait une feuille de papier blanc déchirée, avec un cachet brisé en partie, et une inscription encore parfaitement lisible. L’inscription disait ce qui suit :
« Déposé chez MM. Bushe, Lysaught et Bushe, par M. Septimus Luker, de Middlesex-Place, Lambeth, une petite boîte en bois, cachetée, et renfermée dans cette enveloppe ; celle-ci contenant un objet de grand prix. La boîte, lorsqu’on la réclamera, ne devra être remise par MM. Bushe et Cie que sur la demande personnelle de M. Luker. »
Cette inscription levait tous les doutes, sur un point au moins. C’était le marin qui, la veille, en quittant la banque, avait emporté la Pierre de Lune.
Mon habit fut tiré derechef. Groseille réclamait encore mon attention.
« Vol ! » murmura le gamin, et il montra avec enthousiasme la boîte vide.
« On vous avait donné l’ordre d’attendre en bas, dis-je. Allez-vous-en.