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SIXIÈME NARRATION


DUE AU SERGENT CUFF.


I

À Franklin Blake, Esquire,
Dorking, Surrey, 30 juillet 1849.

Monsieur, je vous prie d’agréer mes excuses pour avoir tardé à remettre entre vos mains le rapport que je vous avais promis de rédiger.

J’ai voulu que ce document fût aussi complet que possible, et j’ai rencontré un certain nombre d’obstacles que la patience et le temps pouvaient seuls écarter.

J’espère avoir atteint maintenant le but que je me proposais. Vous trouverez dans ce travail des réponses sinon à toutes les questions, du moins à la plupart des questions qui vous vinrent à l’esprit à propos de feu M. Godfrey Ablewhite, la dernière fois que j’eus l’honneur de vous voir.

Je me propose de vous dire, en premier lieu, ce qu’on sait de la manière dont votre cousin trouva la mort, en ajoutant à ce fait quelles conclusions et inductions que les événements nous permettent d’en tirer.

Je m’efforcerai, en second lieu, de vous faire part de mes découvertes concernant la vie que menait M. Godfrey avant, pendant et après l’époque où vous et lui séjourniez auprès de feu lady Verinder.

Nous commencerons par la mort même de votre cousin.

II

Il me paraît prouvé sans l’ombre d’un doute, d’abord, qu’on a tué M. Ablewhite pendant son sommeil ou dès son réveil,