Page:Collins - Le Secret.djvu/120

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teur, prenant son chapeau et s’inclinant devant mistress Norbury. Venez me demander à la Tête de Tigre. J’y serai entre sept et huit. Encore une fois, mistress Norbury, mille et mille remercîments.

— Mes compliments et mes bons souhaits à votre malade, cher docteur.

— À la Tête de Tigre, entre sept et huit heures, ce soir, répéta M. Orridge à la femme de charge qui, l’ayant reconduit, lui ouvrait la porte.

— Entre sept et huit, monsieur, » répéta la douce voix, plus jeune que jamais, maintenant qu’une note joyeuse se mêlait à ses accents.



CHAPITRE IV.

La nouvelle garde.


Comme l’horloge sonnait sept heures, M. Orridge mit son chapeau pour se rendre à la Tête de Tigre. Il venait d’ouvrir sa porte, lorsque, sur son perron, il rencontra un commissionnaire chargé de l’appeler, pour un cas pressant, dans le plus pauvre quartier de la ville. Après s’en être enquis, il demeura effectivement convaincu que sa visite ne pouvait se différer, et qu’il fallait absolument remettre quelque peu celle qu’il devait faire à mistress Frankland. En arrivant au chevet du malade qui l’appelait, il constata la nécessité immédiate d’une opération irrémissible. L’accomplissement de ce devoir lui prit encore du temps. Bref, il était sept heures trois quarts lorsqu’il put, pour la seconde fois, partir de chez lui pour se rendre à la Tête de Tigre.

En entrant à l’auberge, le docteur fut informé que la nouvelle garde était arrivée dès sept heures et l’attendait depuis lors, toute seule, dans une chambre à l’écart. N’ayant aucun ordre de M. Orridge, l’hôtesse avait jugé plus sûr de ne la point présenter, avant l’arrivée du docteur, à mistress Frankland.

« A-t-elle voulu monter auprès de la malade ? demanda M. Orridge.