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LIVRE VI.


CHAPITRE PREMIER.

L’oncle Joseph.


Le jour et la nuit s’étaient écoulés, la nouvelle aurore avait lui, et le mari et la femme ne s’étaient pas encore sentis en état de parler du Secret avec calme, ni d’envisager avec résignation les devoirs, les sacrifices que leur imposait sa découverte.

La première question de Léonard eut trait à ces lignes de la lettre, écrites, à ce que lui avait dit Rosamond, d’une écriture qu’elle avait reconnue. Voyant qu’il était en peine de s’expliquer comment elle avait pu se former là-dessus une opinion aussi arrêtée, elle lui apprit qu’après la mort du capitaine Treverton, un assez grand nombre de lettres, qui avaient jadis été écrites par mistress Treverton à son mari, étaient tout naturellement venues en sa possession. Elles traitaient de leurs affaires domestiques, et elle les avait lues et relues assez souvent pour accoutumer ses yeux à l’écriture de mistress Treverton. Cette écriture était remarquablement grande, ferme, et ressemblait plutôt à celle d’un homme. Or, la suscription, la première ligne placée au-dessous, et enfin la première des deux signatures apposées au bas de la lettre trouvée dans la chambre aux Myrtes, offraient tous les caractères auxquels se reconnaissait cette écriture si particulière.

La question suivante eut pour objet l’ensemble même de la lettre. Le corps du document, la signature placée en seconde ligne (Sarah Leeson), et l’espèce de post-scriptum qui couvrait une partie de la troisième page, également signé de Sarah Leeson, montraient, par leur parfaite identité, que c’était là