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LES MÉMOIRES DE SARAH BARNUM

Les chefs de la sus-dite et re-dite meute acceptant ce système de règlement électrique, elle se frotta les mains. Sa joie fut courte.

Restait encore la question des costumes et des bijoux. Le produit des emprunts contractés en vue de retirer du « clou » tout ce qu’elle y avait engagé, étant dissipé et son portefeuille contenant tout juste la somme nécessaire à son voyage, comment allait-elle faire ?

Elle se désespérait, quand le juif Abraham, dit « pon-lorgnett’ » se présenta chez elle.

Un type, ce doux circoncis !

Le brave commerçant apportait à la Barnum une collection de bijoux par lui évaluée à cent vingt mille francs. Bijoux spéciaux fabriqués pour le théâtre et qui, autrement montés et tous vrais, eussent valu un million, en se basant sur le chiffre auquel le juif estimait ses cailloux.

Apportait n’est pas le mot juste. Abraham offrait à la comédienne de louer sa provision et accompagnait naturellement son offre d’une demande de signature. Il avait en poche un petit acte de bail tout rédigé. Par icelui, la voyageuse s’engageait : 1° à restituer à son retour les bijoux qu’elle ne pourrait aliéner sans encourir une poursuite pour escroquerie : 2° à payer le montant de leur location aux deux tiers de leur