Aller au contenu

Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la graine : la première vers l’équinoxe d’automne, et la deuxième au mois de janvier et même plus tard. Dans le premier cas on devra semer sept modius de graine par jugère, et six seulement dans le second. Ces deux ensemencements peuvent se faire en terre non retournée ; mais ils réussissent mieux si le terrain a reçu un premier labour. Cette sorte de légume surtout n’exige pas la rosée au moment du semis. C’est pourquoi on fera bien de ne répandre la graine qu’après la deuxième ou la troisième heure du jour, lorsque toute humidité a été dissipée par le soleil ou par le vent ; et il n’en faut semer que ce qu’on peut en recouvrir le même jour ; car si la nuit survenait avant qu’elle ne soit enterrée, la moindre humidité suffirait pour détériorer la graine. On observera de ne pas effectuer cet ensemencement avant le vingt-cinquième jour de la lune : autrement, comme nous l’avons reconnu, les limaces pourraient lui nuire. Il convient de semer la dragée dans un terrain que l’on cultive tous les ans, qui a été bien fumé, et qui vient d’être biné. Elle réussit bien, si on sème par jugère dix modius d’orge canthérin vers l’équinoxe d’automne, immédiatement avant les pluies, afin que, arrosé aussitôt que mis en terre, il lève promptement et ait le temps de se fortifier contre la violence de l’hiver. Quand les autres fourrages viennent à manquer par l’effet de la rigueur de cette saison, on coupe de la dragée et on la donne avec avantage aux bœufs et aux autres bestiaux, et, si vous voulez en faire leur nourriture ordinaire, vous en aurez assez jusqu’au mois de mai. Si vous désirez en retirer de la semence, vous empêcherez vos animaux d’en approcher à dater des calendes de mars, et vous la préserverez de tout ce qui pourrait l’empêcher de monter en graine. L’avoine se sème de même, en automne : pendant qu’elle est verte encore, on en coupe une partie, soit pour la garder en guise de foin, soit pour la donner en vert ; on réserve le reste pour la graille.