Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/251

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vignes. Quand oit l’aura déterminé, il ne faut rien épargner pour le remuer à la houe ; puis ne pas déployer moins d’attention pour mettre le plant dans la terre, et, quand il y sera convenablement établi, le cultiver avec une activité infatigable. Tous ces soins sont comme la base et la colonne sur lesquelles repose le capital engagé, et c’est dans leur accomplissement que se trouve résolue la question de savoir si le père de famille a eu plus de raison de confier son argent à la terre que d’en tirer parti sans se fatiguer. Je vais maintenant développer, chacun dans son ordre, tous les enseignements que je viens de donner.

En quel terrain et comment doit être établie une pépinière de vignes.

V. La pépinière ne doit être établie, ni dans un sol maigre, ni dans une terre humide ; mais dans un fonds succulent, et plutôt médiocre que gras, quoi qu’en aient dit presque tous les auteurs, qui préfèrent pour cette, culture le meilleur des terrains : ce qui ne me semble nullement conforme aux intérêts des cultivateurs. A la vérité, les plants déposés dans une terre féconde y prennent promptement et poussent avec vigueur ; mais si, ayant acquis assez de racines, on les transfère dans un terrain moins bon, ils se rabougrissent et ne peuvent plus croître. Un habile cultivateur transplantera donc plutôt d’une mauvaise terre dans une meilleure, que d’une bonne dans une inférieure en qualité. C’est pourquoi, dans le choix de la pépinière, la médiocrité est ce qui convient le mieux, puisqu’elle est placée précisément entre le bien et le mal. Si la nécessité oblige, par la suite, de mettre en terrain maigre les marcottes qui doivent être transplantées, elles n’éprouveront pas une différence notable en passant d’un sol médiocre dans un plus mauvais ; si, au contraire, on les plante dans une terre plus grasse, elles croîtront plus vite en raison de