Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/281

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doute, pour détruire l’opinion déplorablement erronée et invétérée des cultivateurs.

Quelles qualités on doit considérer dans le terrain destiné au vignoble.

XI. Maintenant je vais reprendre la discussion dans l’ordre que je me suis proposé. Le travail de la houe suit les soins à prendre pour le choix des marcottes, après toutefois qu’on a eu constaté la qualité du terrain : car il n’est pas douteux qu’elle contribue puissamment à la bonté et à l’abondance des productions. Avant tout examen, nous regardons comme le mieux à faire, de choisir, si on le peut, un champ en friche, préférablement à celui qui aurait porté des moissons ou des arbres mariés aux vignes : car tous les auteurs s’accordent en ce point, que, les terres qui ont été longtemps en vignobles sont les plus mauvaises pour la culture de vignes nouvelles : en effet, le sous-sol est sillonné d’une foule de racines, et comme embarrassé dans un réseau ; en outre, il n’a pas eu le temps de perdre cette humeur âcre et cette carie de vétusté, poisons qui engourdissent la terre et la rendent inerte. Par ces motifs, il faut, de préférence à tout autre, choisir un champ sauvage, qui, fût-il hérissé de broussailles et d’arbres, en sera facilement nettoyé ; car toute plante qui vient spontanément n’implante pas fortement ni à fond ses racines, mais les disperse et les prolonge à la surface du terrain, où il est aisé de les couper avec le fer, de les extirper, d’arracher avec le râteau le peu qui en reste, de l’amonceler pour qu’il fermente, et de l’enfouir en compost. Si l’on n’avait pas à sa disposition un terrain en friche, le sol qui en approcherait le plus serait celui où n’existerait aucun arbre. Dans le cas où l’on