Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/285

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mais parce que c’est celle qui leur est le plus favorable. Quel agriculteur, quelque mince que soit sa science, ignore que le tuf le plus dur, et même la pierraille, dès qu’ils sont divisés et jetés à la surface, s’amollissent et deviennent friables par l’effet alternatif des pluies, des gelées et des chaleurs de l’été, et que pendant cette saison ils tiennent admirablement dans la fraîcheur les racines des vignes et empêchent l’évaporation du suc de la terre, conditions tout à fait favorables à la nourriture des jeunes plantes ? Par une semblable raison, on approuve aussi le menu gravier, le gros sable, même le caillou, pourvu toutefois qu’il soit mêlé de terre grasse, sans quoi on n’en ferait aucun cas. Au surplus, et c’est mon opinion, le silex convient aux vignes lorsqu’il est recouvert d’un peu de terrain, parce que, frais et retenant l’eau, il ne laisse pas les racines souffrir de la soif quand la canicule se lève. Hygin, qui suit en cela Tremellius, avec lesquels je suis d’accord ici, assure que le pied des montagnes, qui a reçu la terre entraînée de leur sommet, et que les vallées qui ont été exhaussées par les terres qu’y ont apportées les inondations et les alluvions, sont propres à la culture des vignes. La terre argileuse passe pour leur être favorable ; mais, par soi-même, l’argile à potier, que quelques personnes appellent exclusivement argile, leur est tout à fait contraire, autant que le sable pur, et tout ce qui, connue dit Jules Atticus, produit des pousses chétives, c’est-à-dire les terrains marécageux, salés, amers, altérés et très arides. Les anciens ont donné des éloges au sablon noir et rougeâtre mélangé de terre humide ; car pour le champ purement graveleux, si on ne lui vient en aide avec du fumier, il ne produit, selon eux, que des vignes très maigres. Le même Atticus dit que la terre rouge est lourde et laisse difficilement passer les racines. Toutefois elle nourrit bien la vigne quand elle s’y est implantée. Il est vrai qu’elle est fort