Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/289

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t-il, d’adopter entre ces natures diverses ce grand tempérament qui est tant à désirer pour nos corps, dont la bonne santé résulte d’une certaine mesure proportionnée de chaud et de froid, d’humidité et de sec, de lourd et de léger. Il convient toutefois que cet exact tempérament, nécessaire aux corps, n’est pas aussi rigoureusement indispensable à la terre que l’on destine aux vignes, et qu’il doit pencher plus particulièrement vers un point : ainsi cette terre sera plus chaude que froide, plus sèche qu’humide, plus légère que compacte, et ainsi des autres qualités sur lesquelles doit porter son attention celui qui crée un vignoble ; et toutes ces qualités, à mon avis, seront d’autant plus profitables qu’elles s’harmoniserons mieux avec le climat. Les anciens auteurs diffèrent sur l’exposition qu’on doit donner aux vignes : Saserna approuve surtout le levant, puis le midi, et faute de mieux le couchant. Tremellius Scrofa considère le midi comme la position préférable ; Virgile repousse formellement le couchant en ces termes : « que tes vignobles ne soient pas tournés vers le point où le soleil s’abaisse à l’horizon ; » Démocrite et Magon donnent des éloges au septentrion, parce qu’ils pensent que les vignes qui y sont exposée deviennent éminemment fécondes ; toutefois le vin qu’elles donnent est d’une qualité médiocre. En général, ce qui nous paraît le plus avantageux à prescrire, c’est que dans les contrées froides on choisisse le midi ; dans les régions tempérées, l’orient, si cependant on n’a pas à redouter les ravages des autans et de l’eurus, comme il arrive sur les côtes maritimes de