Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/349

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une légère couche de fumier, ou, si l’on veut, de la fiente de pigeon, ou encore six setiers d’urine vieillie préparée pour cet usage. Durant les cinq premières années, il sera nécessaire, tous les automnes, de déchausser la jeune vigne pour qu’elle pousse avec force ; mais, quand son tronc sera devenu fort, on pourra n’opérer le déchaussement que tous les trois ans environ : car alors on est moins exposé à blesser avec le fer le pied de l’arbrisseau, et les radicules renaissent moins vite sur un tronc qui a acquis de la consistance.

Comment on doit tailler la vigne déchaussée.

IX. Après le déchaussement suit la taille, qui, d’après les préceptes des anciens auteurs, doit être exécutée de manière que la vigne soit réduite à un seul sarment que l’on étêtera à la hauteur de deux yeux au-dessus du sol. La coupe ne doit pas être faite près d’un noeud, dans la crainte d’altérer l’œil voisin ; mais la serpe atteindra obliquement le point intermédiaire entre l’œil conservé et le premier des nœuds qu’on supprime, de peur que, si la cicatrice était horizontale, elle ne retînt l’eau de pluie qui tomberait dessus. Cette coupe ne descendra pas du côté de l’œil, mais du côté opposé, afin que les pleurs de la vigne tombent plutôt à terre que sur le bourgeon : car, en coulant sur lui, cette humeur éteindrait l’œil et ne lui permettrait pas de donner des feuilles.

Quel est le meilleur temps pour la taille.

X. Deux époques sont favorables à la taille ; mais la meilleure, suivant Magon, est le printemps, avant la germination des sarments, parce que, pleins de sève alors, ils permettent une amputation facile, légère et unie, et ne résistent pas à la serpe. Celse et Atticus ont suivi ce précepte.