Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/357

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Qu’il faut dresser les jeunes vignes au joug, et quelle hauteur on doit donner au cantère.

XIV. Les marcottes exigent le même soin que nous venons de prescrire : taillées dans l’automne ou dans le printemps, à un ou deux yeux, on les attachera avant qu’elles ne bourgeonnent. Le cantère, dont j’ai parlé, sera pour les marcottes plus rapproché de terre que pour les vignes qui sont dans les rangées. Ainsi il ne sera pas élevé de plus d’un pied, afin que les pampres, tendres encore, le trouvant à leur proximité, puissent s’y attacher avec leurs vrilles, et n’aient plus rien ainsi à redouter des vents. Puis le fossoyeur, par de fréquents labours à la houe à deux dents, fera en sorte que la surface du sol soit toujours unie et très meuble. Nous approuvons beaucoup ce binage fait à plat : car par celui qu’en Espagne on appelle binage d’hiver, et que l’on pratique en déchaussant les vignes et en rangeant la terre dans l’intervalle des lignes, il nous parait superflu, en raison de, ce que le déchaussement d’automne qui vient d’avoir lieu a découvert les radicules supérieures et a profité aux inférieures en ouvrant un accès aux pluies d’hiver. On pratiquera ce serfouissage autant de fois qu’à la première année, ou une fois de moins : car on doit surtout remuer souvent le terrain, jusqu’à ce que les jeunes vignes aient assez de sarments pour lui procurer de l’ombrage et empêcher l’herbe de croître sous elles. On procède à l’épamprement de cette année comme à celui de l’année précédente : car il faut, pour ainsi dire, contenir encore l’enfance de ce plant, et ne lui laisser qu’un sarment, d’autant plus que son âge tendre ne lui permet pas de se charger de beaucoup de bois et de beaucoup de fruits.