Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/367

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que celle qui, sur un simple cantère, est surchargée d’un grand nombre de sarments. Toutefois elle peut se contenter d’un seul joug, si elle ne s’étend pas beaucoup, si elle donne peu de fruits, et si le climat n’est pas sujet aux tempêtes et aux orages ; tandis que, sous un ciel où les pluies et les tempêtes sont fréquentes, où l’abondance des eaux l’ébranle, où elle est comme suspendue sur des coteaux escarpés, il ne faut pas lui épargner les appuis : là elle doit être défendue comme par un bataillon carré. Dans les lieux chauds et secs, on donnera de l’extension au joug de tous les côtés, afin de réunir les pampres éparpillés qui, rassemblés en forme de voûte, ombrageront le sol altéré. Au contraire, dans les régions froides et sujettes aux frimas, on dressera les pampres sur une ligne unique : par ce moyen la terre reçoit plus facilement les rayons du soleil, le raisin mûrit mieux et jouit d’un air plus salubre ; les fossoyeurs ont, en outre, plus d’aisance pour le travail de leur houe, le fruit est mieux vu de ceux qui le gardent, et les vendangeurs le recueillent plus facilement.

Comment les vignes doivent être divisées en quartiers.

XVIII. Quand on jugera à propos de classer son vignoble, on séparera par des sentiers chaque compartiment dans lequel on plantera cent ceps ; ou bien, comme il convient mieux à certaines personnes, on divisera le tout par demi jugères. Une bonne division, outre l’avantage qu’elle a d’offrir plus d’accès au soleil et à l’air, permet plus facilement au maître de parcourir et examiner son vignoble, ce qui lui est toujours avantageux, et de