Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/381

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d’humus, comme le gravier pur, et en général tout terrain qui, en raison de circonstances analogues, ne donne pas aux vignes une nourriture suffisante. Au reste, si le sol n’a pas ces inconvénients et autres semblables, on pourra en faire un vignoble qui produira tous les ans sans se reposer, en suivant la méthode que nous avons exposée dans le livre qui précède. Au surplus, les mauvais vignobles, qui, quoique robustes, sont si stériles qu’ils ne produisent pas de fruits, nous le répétons, seront améliorés par la greffe, dont nous parlerons en son lieu, quand nous serons parvenus à cet article de notre discussion.

Comment on taille les vignes vieillies.

XXIII. Maintenant, comme il semble que nous avons peu parlé de la taille des vignes, nous allons mettre tous nos soins à traiter cette partie éminemment importante du travail que nous avons entrepris. Il convient donc, si, dans la contrée où nous cultivons, la bénignité douce et tempérée de l’atmosphère le permet, de commencer la taille, après la vendange, aux ides d’octobre, pourvu toutefois que les pluies de l’équinoxe soient tombées et que les sarments aient acquis une consistance suffisante : car la sécheresse forcerait de différer cette opération. Au contraire, si le froid et les gelées blanches font prévoir un hiver rigoureux, on remettra ce travail aux ides de février. On aura d’ailleurs tout le loisir de le faire, si le vignoble n’est pas considérable. Il n’en est pas de même là où un vaste domaine ne permet pas le choix du temps : alors on taillera, malgré le froid, les portions les plus vigoureuses du vignoble, les plus maigres en automne ou au printemps ; celles qui sont exposées au midi, pendant le solstice d’hiver, et celles qui sont inclinées au nord, pendant le printemps ou l’automne. Il est hors de doute que la nature de ces