Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/401

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pour résultat de la rompre aussitôt qu’elle a le poids des pampres et des raisins à supporter.

Quelles choses le bon vigneron doit éviter ou pratiquer dans une vigne établie.

XXVII. La vigne étant établie d’après nos préceptes, nous nous hâterons de la nettoyer et de la débarrasser de ses sarments et de ses débris d’échalas. Il est bon toutefois qu’alors le sol soit sec pour les recueillir, sans quoi la terre mouillée, étant piétinée, occasionnerait à celui qui doit fouiller la terre une trop grande fatigue dans ce travail qu’on doit faire exécuter sans retard pendant que le cep ne bouge pas encore : car, si l’on mettait l’ouvrier parmi des sarments qui commencent à bourgeonner, il ferait tomber une grande partie de la vendange. Aussi, avant la pousse, entre l’hiver et le printemps, faudra-t-il fouir les vignes profondément, afin que leur végétation soit plus gaie et plus riante ; puis, lorsqu’elles se sont revêtues de feuillages et de grappes, on arrêtera les jets tendres et non encore adultes. Le vigneron qui a précédemment employé le fer, n’aura maintenant à recourir qu’à la main pour ce travail, afin de donner de l’air, au cep et de retrancher les pampres superflus : il importe que cette opération soit faite avec intelligence, puisque l’épamprement est encore plus profitable aux vignes que la taille : la dernière, en effet, quelque utile qu’elle soit, blesse pourtant l’arbrisseau, puisqu’elle exige qu’on le coupe, tandis que le premier procure sans blessure un traitement plus doux, et prépare pour l’année suivante une taille plus facile ; il laisse d’ailleurs moins de cicatrices à la vigne, qui se guérit bien vite de l’enlèvement de branches vertes et tendres. Ajoutons à ces considérations que les sarments qui ont du fruit acquièrent plus de vigueur, et que les raisins exposés aux rayons du soleil arrivent mieux à maturité. Un