Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/405

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de la vigne, est celui qui précède sa floraison ; et il n’est pas inutile, après cette période végétale, de répéter la même opération : mais il ne faut pas entrer dans les vignes durant les jours intermédiaires pendant lesquels les grappes se forment, parce qu’il est nuisible au fruit de l’agiter quand il est encore en fleur. Lorsqu’il sera parvenu à sa puberté, et presque à l’adolescence, on le liera, on le dégarnira de tout le feuillage, et on favorisera son accroissement par de fréquents labours ; car il prend d’autant plus de développement que la terre est mieux ameublie. Je ne nie pas qu’avant moi la plupart des maîtres en agriculture se contentaient de trois binages ; et Grécinus entre autres s’exprime ainsi : « Pour un vignoble en état on peut se contenter de trois labours. » Celse aussi et Atticus s’accordent à dire que la vigne, ou plutôt tout arbre, a trois mouvements naturels : le premier, quand elle commence à bourgeonner ; le second, quand elle fleurit ; le troisième, quand ses fruits mûrissent. Ces deux derniers auteurs pensent qu’ainsi il est conséquent d’exciter ces mouvements par des serfouissages. La nature, en effet, ne parvient à faire ce qu’elle veut, qu’autant qu’elle est secondée par le travail uni à l’étude. Tels sont les soins que réclame la culture de la vigne jusqu’au moment de la vendange.

Des vignes à greffer, et des soins à donner aux greffes.

XXIX. Je reviens maintenant à cette partie de ma discussion qui a pour objet la greffe des vignes et les soins qui doivent suivre cette opération. Jules Atticus fixe pour pratiquer la greffe tout l’intervalle compris entre les calendes de novembre et celles de juin, espace durant lequel il affirme qu’on peut conserver une greffe sans qu’elle pousse. Nous devons en conclure qu’il n’y a d’exception pour aucune partie de l’année, pourvu qu’on puisse empêcher le sarment d’entrer en sève. J’accorderais