Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/12

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des serrements de main furtifs, au bord d’une rivière étroite, et bleue et lente, dans une vallée dont votre amie serait comme le lys candide et frémissant, l’idéale, la chaste fleur ? Mélancolique, avez-vous caressé la chimère, pour les heures sombres de la vieillesse commençante, d’une amitié pareille à celle dont le brave Schmucke enveloppe jusqu’aux manies de son pauvre Pons ? Avez-vous cru au souverain pouvoir des associations secrètes et délibéré avec vous-même lequel, parmi vos compagnons, serait digne d’entrer dans les Treize ? La carte de France vous est-elle apparue, distribuée en autant de districts que la Comédie humaine compte de romans ? Tours vous a-t-il représenté Birotteau, la Gamard et le formidable abbé Troubert ; Douai Claës ; Limoges madame Graslin ; Besançon Savarus et son amour trompé ; Angoulême Rubempré ; Sancerre madame de la Baudraye ; Alençon cette touchante vieille fille, si naïve, et à qui son oncle, l’abbé de Sponde, disait avec une ironie douce : « Tu as trop d’esprit, il n’en faut pas tant pour être heureuse ? » Ô sortilège du plus prodigieux magicien de lettres qui se soit rencontré depuis Shakspeare ! Si vous avez subi ses enchantements, ne fût-ce qu’une heure, voici un livre qui vous ravira, un livre qui aurait ravi Balzac lui-même, — Balzac plus dupe de son œuvre que ses plus fanatiques lecteurs et dont le rêve était de faire concurrence à l’état civil. Ce volume, de près de 600 pages, c’est en effet l’état civil de tous les personnages de la Comédie humaine, de quoi retrouver, détail à détail, les moindres aventures des héros qui passent et repassent à travers ces cinquante romans, de quoi vous rendre en une minute les émotions jadis ressenties par la lecture de tel ou tel de ces chefs-d’œuvre. Plus modeste-