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d’une passion, que se disputaient et les sens et l’intérêt, madame du Bousquier, alors mademoiselle Cormon et son aînée de plus de dix-sept ans. En 1816 eut lieu précisément le mariage redouté par Athanase Granson. Il ne put supporter ce cruel déboire, et il alla se noyer dans la Sarthe. Il ne fut regretté que de sa mère et de Suzanne du Val-Noble (La Vieille Fille). Néanmoins, huit ans plus tard, on disait de lui : « Les Athanase Granson doivent mourir, étouffés, comme les graines qui tombent sur une roche nue » (Les Employés).

Granville (Comte de) eut un état civil défectueux, l’orthographe du nom variant assez fréquemment par l’adjonction de la lettre d entre les lettres n et v. — En 1805, assez âgé, il vivait à Bayeux, où il était né, peut-être : il avait pour père un ancien président du parlement de Normandie. À Bayeux, le comte maria un fils avec la riche Angélique Bontems (Une Double Famille).

Granville (Vicomte de), fils du comte de Granville et comte à la mort de son père, né dans les environs de 1779, et, magistrat par tradition de famille. Protégé de Cambacérès, il passa par tous les grades administratifs et judiciaires. Il étudia sous la tutelle de maître Bordin, plaida la cause de Michu dans la ténébreuse affaire de la séquestration du sénateur Malin, en connut officiellement et officieusement une des conclusions, peu de temps après son mariage avec une jeune fille de Bayeux, riche héritière d’un acquéreur de biens nationaux. Paris fut presque toujours le théâtre de la brillante carrière de maître Granville, qui, sous l’Empire, abandonna le quai des Augustins, où il habitait, pour s’installer avec sa femme au rez-de-chaussée d’un hôtel du Marais, entre les rues Vieille-du-Temple et Neuve-Saint-François[1]. Il devint successivement avocat général près la cour de la Seine et président d’une des chambres de ladite cour. Pendant cette période, l’existence de Granville fut traversée par le drame domestique suivant : choqué dans ses idées ouvertes et larges par le bigotisme de madame de Granville, il

  1. La rue Neuve-Saint-François est devenue, depuis une vingtaine d’années, la rue Debelleyme.