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Restauration, morte, au commencement du second Empire, femme légitime d’un directeur du Gaz, eut la réputation de faire des mots et fut l’auteur de celui-ci : « Le temps est un grand maigre », cité quelquefois devant Lucien de Rubempré, en 1821-1822 (Illusions perdues).

Minoret (Les), représentants de la fameuse « compagnie vivrière », dont l’intendant de mademoiselle Sophie Laguerre, prédécesseur de Gaubertin, aux Aigues, en Bourgogne, avait acquis la troisième part en renonçant à la gestion du domaine (Les Paysans). — Les parents de madame Flavie Colleville (fille d’une danseuse qu’entretint Galathionne et peut-être le fournisseur du Bourguier) étaient des Minoret alliés, on peut le supposer, aux Minoret vivriers (Les Employés).

Minoret (Docteur Denis), originaire de Nemours, né en 1746, eut l’appui de Dupont, le député aux états généraux de 1789, dont il était le compatriote ; lié avec l’abbé Morellet, il fut aussi l’élève de Rouelle le chimiste, et le disciple fervent de Bordeu (ami de Diderot) grâce auquel ou aux intimes duquel il conquit une belle clientèle. — Denis Minoret inventa le baume Lelièvre, connut et protégea Robespierre, épousa la fille du célèbre claveciniste Valentin Mirouet, morte subitement peu de temps après l’exécution de madame Roland. L’Empire, comme les régimes antérieurs, récompensa le talent de Minoret, médecin consultant de Sa Majesté Impériale et Royale (1805), médecin en chef d’un hôpital, officier de la Légion d’honneur, chevalier de Saint-Michel, membre de l’Institut. Retiré à Nemours[1] (janvier 1815), il y vécut avec sa pupille, Ursule Mirouet, fille de son beau-frère Joseph Mirouet, plus tard madame Savinien de Portenduère, qu’il avait recueillie orpheline. Comme elle était le vrai portrait de feu madame Denis Minoret, il l’aima au point que ses propres héritiers, Minoret-Levrault, Massin, Crémière, craignant de perdre une succession importante, persécutèrent l’enfant adopté. Le docteur Minoret, au moment où il se préoccupait de leurs intrigues, revit Bouvard, un confrère parisien jadis fré-

    nières années de sa vie, la haute maison qui est au coin des rues Saint-Georges et de Provence.

  1. Rue des Bourgeois, aujourd’hui Bezout.